• Un blog

     

     

    Le domaine des mots est sacré, celui de l'art protégé. Atteindre un niveau dans ces sanctuaires inviolés demande du travail et de la persévérance. De la pureté et de la connaissance. Du rêve et de l'innocence. Car l'Univers dans lequel j'évolue, n'est pas celui du quotidien, enfin si, mais pas dans le sens où vous l'entendez. Le domaine de l'art contient chaque parcelle d'imagination et de création que nous avons. Or ces parcelles se trouvent être bien plus vaste que les simples limites de l'art. Elles habitent notre être, notre pensée, tout leur appartient. Et elles tapissent notre esprit d'images, de sons, d'odeurs, d'histoires, jusqu'à saturer. Alors nous écrivons, dessinons. Nous évacuons ce trop plein au sein de notre chair en le transcrivant dans le monde physique des choses. Cela prend moins de place, mais sitôt qu'elle est libérée, d'autres idées viennent la prendre. C'est donc un cycle éternel qui se joue dans nos êtres. C'est vital de se purger de tout ce que l'on garde et de tenter par ce fait de rester dans cette malheureuse réalité, même si notre imagination nous promet merveilles et utopies. Vivre c'est être fort, mais être fort en résistant à l'attraction de ses mondes d'évasions.

    Après tout, dans un rêve on croit vivre et respirer dans la réalité, tout semble possible. Ce n'est qu'au sortir du rêve que l'on s'aperçoit que le songe en question était illogique. Mais pourquoi n'en serait-il pas pareil avec la réalité ? Qui nous dit que le monde de notre éveil est la réalité ? Après tout on ne peut juger de quelque chose qu'en prenant du recul, et le seul moyen de sortir de cet univers est de rêver, hors dans les rêves nous ne pensons pas à notre univers. La "réalité" peut donc tout comme le rêve nous donner l'impression que c'est logique, concret, véritable. Et peut être les rêves sont-ils le vrai monde dans lequel nous vivons. Comment savoir ? Personne ne le pourra jamais.

    Cependant, il est une chose que nous pouvons faire pour profiter au mieux de cette vie qui nous est accordée : exploiter ces deux mondes desquels on ne peut pas déterminer lequel est la réalité. Se servir de l'autre monde pour regarder celui dans lequel on est, c'est ça en réalité vivre. 

    Ainsi, j'écris, je dessine, je m'abandonne à la vie et à mes pensées : des pensées couchées au noir sur une feuille d'une blancheur éclatante. Oui, je m'abandonne à mes pensées d'encre.