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Utopie
Un vieux et beau rêve dont la souvenance me fait encore sourire. Un lieu que l'on pourrait qualifié de presque parfait si la perfection existait en ce bas monde.
Une forêt s'étendant à perte de vue se tenait en dessous de moi, observateur qui contemplait ce lieu du ciel. Et semblable à un ruban argenté, un route sillonnait ce lieu perdu mais de toute beauté. Les silhouettes d'oiseaux s'envolaient à certains endroits, à d'autres d'étranges volutes faisaient de même marquant la chaleur de quelques sources chaudes sous ce soleil radieux dégagé de tout nuage. Le bleu céleste n'aurait put être plus bleu, et la voiture grise qui s'avançait dans ce lieu à l'apparence isolé brillait tant elle reflétait les rayons cosmiques. Bientôt j'aperçois un virage conduisant droit vers un immense dôme de verre constitué d'une multitude d'hexagones. Je ne pouvais pas en apercevoir l'intérieur tant les vitres éblouissaient ma vue. Cependant la voiture suivant la route ne tarde pas à s'engager dedans.
Je me retrouve soudain assis dans la voiture à contempler mon arrivée dans ce lieu. Le dôme vu de l'intérieur semblait parcouru d'une immense toile d'acier faisant le tour de chaque carreau. Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'endroit était assez sombre, même si à quelques points la lumière filtrait davantage. C'est alors qu'en sortant de la voiture je m'aperçois de la terre humide et fertile à mes pieds, une terre forestière sans aucun doute, au dessus de laquelle se penchaient nombreux arbres tropicaux. Des palmiers avec leurs grandes feuilles, d'immenses arbres les privant de lumière, et parfois de plus petites plantes comme des fougères ou des champignons. Tout cela lié aux constructions humaines. Car les murs se confondaient avec les fougères, les bâtiments masqués par les hauts arbres : comme ce café pas loin où l'on pouvait voir des gens siroter tranquillement une boisson. La chaleur pesante et l'humidité oppressante rappelle ces endroits équatoriaux assez dangereux si l'on ne les connaît pas. Mais ici tout semble en symbiose, comme si l'homme et la nature avait été fait pour cohabiter. Mais au fond de moi, cela paraissait trop beau pour être réel. Comment l'homme, avec la nature qui est sienne, pourrait agir de cette façon. Le chemin que nous avons emprunté pour entré continue. À notre gauche je vois enfin apparaître la cascade cause de l'humidité des lieux avec un bassin rempli d'eau au milieu d'arbres s’abreuvant dans cette source.
Mais plus nous continuons et plus la désillusion se fait ressentir. Le sol tapi de feuilles mortes et de terre sombre commence à se muer en plaque métalliques mise les unes au bout des autres. On passe enfin une porte de hangar s'étendant sur plusieurs kilomètres. De chaque côté d'immenses rails faisant la longueur du bâtiment avec suspendus dessus des milliers de vêtements manteaux. Des ballons, des vélos, des jeux entassés dessous ou dans des lieux réservés. Quand enfin j'arrive au bout de ce "tunnel" seulement éclairé par des néons blancs suspendus sur de chaque côté du demi-cylindre, le soleil est trop fort et il m'éblouit. Je mets mes mains devant mes yeux pour me protéger de sa lumière et tenter de voir quelque chose. Mais je n'y parviens pas. J'avançais tout de même en mettant mes mains devant moi à la recherche d'obstacle dans ma cécité temporaire. Je retente à nouveau et aperçois de vagues formes au loin. J'avance encore avec une vision de plus en plus tolérable à la clarté. D'abord des bancs m'apparaissent en cercle autour d'un parc de jeux. Des étendues d'herbe de chaque côté. Des haies et des terrains de tennis tout autour. Je m'approchais du toboggan situé en plein milieu où s'amusaient de nombreux enfants qui étaient à l'époque de mon âge. Mes parents et mes frères avaient étrangement disparus malgré tout je ne m'embêtais pas de ces soucis. Le soleil est toujours là, et la chaleur que dégageait l'objet sur lequel les enfants glissait était fort importante. Sans même le toucher on sentait la température. Mais dans une témérité non contrôler je vais jusqu'à retourner dans le hangar y chercher ces rollers que j'avais vu. De retour là-bas, je montai comme je peux en haut du toboggan et glissa debout que très peu de temps avant d'atterrir les fesses chauffées à blanc sur le métal du jeu. Et c'est la que ma famille me retrouve rouge au visage et aux bras, comme cuit par le soleil, mais aussi peut-être par la situation.
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Commentaires
Merci pour ces beaux textes et pour le partage.
Bonne journée.
Jean-Pierre